07.09.2025 | Grand Art in Photography

07.09.2025 | Grand art en photographie

Symbolisme, ésotérisme, occultisme (1860 – 1918) La photographie à l'époque Art nouveau

Une exposition réalisée en collaboration avec la Maison Hannon

La photographie n'a jamais eu pour seul objectif de capturer la réalité. De l'alchimie à l'IA, elle a toujours révélé des forces cachées, alliant chimie, mystère et imagination.

L'exposition met en lumière la photographie au moment où elle se pose comme œuvre d'art. Nous l'abordons à travers le prisme de l'alchimie, comprise comme métamorphose et quête spirituelle. Fragment, image et matière se transfigurent en étapes du Grand Œuvre, où dissolution, transmutation et révélation ouvrent un passage entre le visible et l'invisible. Au-delà de la simple esthétique, une vision symboliste du monde émerge : l'art comme trace initiatique, mémoire durable et seuil vers l'éternité.

Afin de vous assurer une visite agréable et sans stress, nous vous recommandons vivement de réserver, car c'est le meilleur moyen de garantir votre accès à l'exposition.

Horaires d'ouverture

Jour Heures
Lundi Visite privée sur rendez-vous
Mardi Fermé
Mercredi 15h00 – 18h00
Jeudi Visite privée sur rendez-vous
Vendredi 16h00 – 19h00
Samedi 15h00 – 18h00
Dimanche 15h00 – 18h00

L'exposition démontre comment la photographie a toujours été un espace où se rencontrent chimie, métaphysique et imagination, en mettant en résonance la philosophie Rose + Croix de Péladan, la vision surréaliste de Redon, le pictorialisme du Photo-Club, la Photo-Sécession et la photographie spirituelle de Hudson à Coates. Chaque image fonctionne comme une tablette alchimique, qu'il s'agisse d'un portrait produit par Stable Diffusion ou d'un cristal noirci décrit par Albert le Grand. Elle fige un fragment fugace de l'espace-temps et encourage l'observateur à opérer sa propre métamorphose interprétative.

Toutes les impressions exposées ont été créées à TinyGallery en utilisant des procédés et des recettes historiques, servant de réinterprétations respectueuses des œuvres originales.

Alchimie et photographie — Transmutation de la lumière
Au XIXe siècle, les premiers photographes travaillaient dans des chambres noires tels des alchimistes modernes, transformant la lumière et les sels d'argent en images durables. Leurs « transmutations » chimiques imprégnaient la photographie d'une aura magique et, symboliquement, réalisaient le rêve de l'alchimiste : arrêter le temps et préserver à jamais un instant fugace.

Photographie spirituelle — Dialogues avec l'invisible
Le mouvement spiritualiste a popularisé la « photographie des esprits », où les appareils photo semblaient révéler des figures fantomatiques aux côtés de personnes vivantes. Bien que controversées, ces images obsédantes ont captivé le public et ont suggéré que la plaque photographique pouvait servir de pont fragile vers des univers au-delà de la perception directe.

L'imagerie symboliste — De la théosophie à la Rose+Croix
Vers 1900, les photographes adoptent le symbolisme, s'inspirant de la vision théosophique des réalités cachées et de l'appel du Salon de la Rose+Croix à un art onirique et spirituel. Voici de rares autochromes du pictorialiste belge Alfonse Van Besten (1865-1926). Réalisés sur plaques Lumière peu après leur première parution en 1907, ces transparents traduisent la rêverie symboliste en couleurs : tonalités veloutées, grain pointilliste et lumière douce et diffuse évoquent les vitraux, invitant le spectateur à contempler le seuil où la matière se dissout dans la vision.



La Photo-Sécession et son « équivalent » américain
Aux États-Unis, Photo-Secession (1902) d'Alfred Stieglitz poursuit cette trajectoire : Camera Work et les Little Galleries promeuvent les gommes de Gertrude Käsebier, les platines d'Edward Steichen et les études atmosphériques de Clarence H. White comme des « équivalents » d'états intérieurs. L'image argentique devient un creuset alchimique où la matière absorbe l'émotion.

Le regard des femmes et la reconfiguration des rôles
Des femmes photographes comme Julia Margaret Cameron (active de 1864 à 1879) et Frances Benjamin Johnston (années 1890 à 1920) ont remis en question les représentations conventionnelles de la féminité. Cameron a combiné flou pictorialiste et symbolisme préraphaélite pour élever ses modèles au rang de sibylles ou de saintes visionnaires ; Johnston, figure de la Nouvelle Femme américaine, a photographié des étudiantes, des athlètes et des réformatrices, affirmant ainsi leur autonomie intellectuelle et professionnelle. Cela a ouvert la voie à Käsebier et Anne Brigman, dont la pratique, imprégnée de théosophie, a fusionné quête spirituelle et affirmation de soi. La surface photosensible est devenue un espace où les rôles et les pouvoirs des femmes ont été reconfigurés, aux côtés de la lumière et de la matière.

Modernités occultes et technologies émergentes
Le cinéma expressionniste allemand (Le Cabinet du docteur Caligari, Nosferatu) créait un clair-obscur anxieux pour visualiser le tourment intérieur ; dans les années 1960, les couronnes électriques Kirlian transformaient les halos fluides de Péladan en décharges spectrales. Les artistes conceptuels mélangeaient rayons X, oscillogrammes et infrarouges pour redéfinir la preuve.

Aujourd'hui, l'IA générative remplace les grains d'argent par des pixels probabilistes ; pourtant, l'analogie alchimique persiste : un champ invisible, saturé de potentiel, est révélé par un processus – ici l'optimisation d'un réseau neuronal – apparenté à la transmutation. Halos laiteux, superpositions spectrales, clairs-obscurs oniriques réapparaissent spontanément ; on parle de « lueur éthérée » et d'« aura symboliste ». Les photos d'esprit du passé et les composites d'IA d'aujourd'hui brouillent les frontières entre preuve, apparition et fiction, privilégiant la cohérence psychique au réalisme optique.

Reproductions historiques

Créé sur papier salé, gomme bichromatée et procédés brun Van Dyke, et complété par des images croisées provenant des archives des institutions suivantes :

Société Française de Photographie
Collectie F.Van Hoof-G.Williame
Atelier Symboliste
Musée de la Photographie (Charleroi) Musée de la Vie Wallonne Province de Liège Musée de la Mine et du Développement Durable (Bois-du-Luc) Tiny Gallery (Bruxelles) Maison de la Métallurgie et de l'Industrie (Liège) Archives et Musée de la Littérature (Bruxelles) Service Général du Patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Patrimoine numérisé


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